Le moulin à prières : une histoire de sanghas

Juste avant que Dhagpo, comme toute la France, se confine de nouveau, nous avons eu la chance de recevoir le grand moulin à prières qui prendra place dans le pavillon du Jardin pour méditer.

Voici son histoire à travers l’Europe et deux communautés qui essaient de pratiquer et de rendre accessible l’enseignement du Bouddha selon la tradition karma kagyü.

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Il y a quelques années, lama Jigmé Rinpoché a pu voir dans plusieurs des centres Diamond Way en Europe, notamment à Karma Guen, dans le sud de l’Espagne, les moulins à prières réalisés par leur sangha et il les a beaucoup appréciés. Lors de la conception du Jardin pour méditer, il a donc naturellement pensé à cette communauté pour réaliser le grand moulin qu’il souhaitait dans le jardin. C’est ainsi que l’aventure européenne du moulin a commencé.

La phase de conception a demandé plusieurs mois d’allers et retours entre Bernhard, notre correspondant Diamond Way en Autriche, et l’équipe de Dhagpo. La spécificité de ces moulins est d’être en inox et de nécessiter un travail d’usinage technique de haute précision. Lama Jigmé Rinpoché souhaitait qu’il fasse au moins un mètre de diamètre et plusieurs mètres de haut. Les équipes Diamond Way n’en avaient jamais produit d’aussi grand.
Une fois résolus les défis techniques de la conception, la phase de fabrication a pu prendre place. Elle s’est déroulée dans l’usine spécialisée de Wojtek (l’un de nos correspondants Diamond Way sur ce projet) en Pologne, avec Bernhard et Przemek. Le cylindre principal y a été façonné de même que l’axe central. Les différents supports et roulements qui permettent de poser le moulin et de le faire tourner ont quant à eux été fabriqués dans une autre usine en Autriche. Le cylindre central a ensuite été recouvert d’un film bleu épais évidé selon les motifs et mantras qui devaient être gravés dessus par un processus de sablage.
 

En parallèle de ce processus s’est déroulée la fabrication des substances sacrées qu’il doit abriter. Tout comme un stoupa, un moulin à prières abrite notamment des rouleaux de mantras qui le rendent efficient et font de lui un support de pratique porteur de la bénédiction des trois joyaux. C’est dans le centre Diamond Way de Graz, en Autriche, que s’est déroulée la confection des énormes rouleaux de mantras. Les équipes ont fait preuve d’une grande ingéniosité pour trouver les moyens techniques de fabriquer des rouleaux aussi volumineux.

 
Ceux-ci ont ensuite été insérés dans le moulin à l’usine (il restera à insérer à Dhagpo des substances sacrées dans l’axe principal). Le moulin a ensuite été scellé, protégé et placé dans une boîte sécurisée pour son transport jusqu’à Dhagpo.
 

Au terme de plus de 24 heures de voyage par la route à travers l’Europe, les trois membres de l’équipe Diamond Way sont parvenus à bon port avec le moulin. Celui-ci pèse à présent plus de deux tonnes si bien que son transport et sa manipulation se sont avérés délicats. Un chariot télescopique a été nécessaire pour approcher la boîte contenant le moulin au plus près de la maison de lama Pourtsé-la. 

 

La boîte a ensuite été ouverte et le moulin posé sur son socle au terme de manipulations difficiles et minutieuses. Les deux équipes de Dhagpo et des Diamond Way ont ainsi œuvré ensemble depuis le matin jusque tard, alors que la nuit était tombée, pour parvenir à le déposer à l’endroit prévu.

 

 

 

Le moulin repose à présent sur son socle en granit. Il n’est pas encore visible pour le public parce qu’il a fallu construire une charpente provisoire pour sécuriser son assise. Il est en effet prévu que la charpente du pavillon soutienne l’axe central du moulin. Celle-ci est en cours de finition dans les ateliers des charpentiers non loin de Dhagpo, elle devrait être livrée bientôt…

Les projets du Dharma réalisés à Dhagpo rassemblent toujours plusieurs dizaines, centaines ou milliers de personnes, chacun participant à sa façon. Qu’il s’agisse de formuler des souhaits, de faire un don depuis chez soi, de confectionner un support de pratique qui traverse l’Europe pour une autre communauté du Dharma, de l’installer lorsqu’il est parvenu à sa destination et de venir (quand cela sera possible) le faire tourner, le dénominateur commun à toutes ces personnes qui s’impliquent à un niveau ou à un autre reste le même : œuvrer à éliminer les voiles qui obscurcissent l’esprit pour révéler pleinement ses qualités innées.

La réelle signification de sangha, le sens le plus proche, n’est pas du tout basée sur une forme de groupisme.
Le sangha est un moyen de lâcher prise consciemment.
C’est presque comme une capitulation, mais plutôt que de nous soumettre sans l’avoir choisi, nous lâchons prise consciemment.
C’est une vertu, je pense.
C’est le mérite.

Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Karmapa
in Mes pensées sur…le sangha et le fait d’être ensemble

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