Les huit stoupas : huit étapes de la vie du bouddha Shakyamuni

Dans l’Astamahasthanacaitya-stotras, l’éminent maître indien Nagarjuna associe les huit stoupas aux quatre lieux de pèlerinage principaux : la naissance du Bouddha à Lumbini, son éveil à Bodh Gaya, son premier enseignement à Bénarès et son décès à Kushinagar, ainsi qu’à quatre actions prodigieuses : la démonstration de prodiges, le retour des destinées divines, la réconciliation de la communauté divisée, la victoire complète.

Examinons d’un peu plus près chacun de ces huit stoupas.

Le stoupa de la naissance ou stoupa du sugata  སྐུ་བལྟམས་མཆོད་རྟེན། ou བདེ་གཤེགས་མཆོད་རྟེན།

Le stoupa de la naissance ou stoupa du sugata སྐུ་བལྟམས་མཆོད་རྟེན། ou བདེ་གཤེགས་མཆོད་རྟེན།

Ce stoupa commémore la naissance de Siddharta. Comme le voulait la tradition, une femme devait accoucher chez ses parents. À l’approche du terme, la reine Mahamaya se mit en route pour rejoindre la capitale de son royaume, Ramagama. Elle fit une pause en chemin dans le magnifique jardin de Lumbini, dans l’ancien royaume de Kapilavastu, qui se situe actuellement au Népal. De façon inattendue, c’est là qu’elle donna naissance au prince.

Ce stoupa est aussi appelé stoupa de l’amas de lotus (pepung chöten པད་ཕུང་མཆོད་རྟེན།) en raison de sa forme ronde et décorée de pétales de lotus qui rappelle les lotus apparus spontanément sous les premiers pas de celui qui deviendra le Bouddha.

Le stoupa de l’éveil  བྱང་ཆུབ་མཆོད་རྟེན།

Le stoupa de l’éveil བྱང་ཆུབ་མཆོད་རྟེན།

Pendant 49 jours, Siddharta resta assis sous l’arbre pipal (aussi appelé arbre de la bodhi) avec la ferme résolution de trouver la vérité qui libérerait les êtres de la souffrance. Ce stoupa marque l’actualisation de son éveil, lorsqu’à l’aube du 49e jour, celui qui était alors devenu l’Éveillé comprit la vérité du mal-être ainsi que celles de son origine et de son terme. Il s’exclama alors :
« Tous les êtres possèdent les graines de l’éveil. Pourtant, ils se noient dans l’océan des naissances et des morts pendant d’innombrables existences ! »

Le stoupa de la mise en mouvement de la roue du Dharma   ཆོས་འཁོར་མཆོད་རྟེན།

Le stoupa de la mise en mouvement de la roue du Dharma ཆོས་འཁོར་མཆོད་རྟེན།

Sept semaines après son éveil, le Bouddha se rendit à Sarnath et retrouva ses cinq premiers compagnons d’ascèse dans le jardin appelé le parc des Gazelles. Il mit en mouvement la roue du Dharma en leur expliquant les quatre vérités des êtres nobles : la vérité du mal-être, la vérité de l’origine du mal-être, la vérité de sa cessation et la vérité du chemin qui mène à cette cessation.
Ce stoupa est aussi appelé le stoupa aux nombreuses portes (gomang chöten སྒོ་མང་མཆོད་རྟེན།) parce que ses marches sont ornées de portes symbolisant l’ouverture des portes du Dharma.

Le stoupa des prodiges  ཆོས་འཕྲུལ་གྱི་མཆོད་རྟེན།

Le stoupa des prodiges ཆོས་འཕྲུལ་གྱི་མཆོད་རྟེན།

Ce stoupa rappelle les prodiges que le Bouddha a déployés à Shravasti en réponse au défi lancé par des ascètes hindous extrémistes. Les maîtres hindous rencontraient des difficultés à trouver des aumônes et voulurent contrer le Bouddha, pensant qu’il était incapable du moindre prodige. Le Bouddha répondit en accomplissant de nombreux prodiges permettant à la foule réunie de nourrir davantage de confiance dans les trois joyaux ; il offrit alors une multitude d’enseignements en fonction des aptitudes de chacun.

Le stoupa de la descente des destinées divines  ལྷ་བབ་མཆོད་རྟེན།

Le stoupa de la descente des destinées divines ལྷ་བབ་མཆོད་རྟེན།

Peu de temps après la naissance de Siddharta, sa mère, Mayadevi, succomba. Une fois devenu le Bouddha, ce dernier vit qu’elle avait repris naissance dans la destinée divine des trente-trois dieux. Afin de lui rendre sa bienveillance, le Bouddha décida de passer trois mois dans les destinées divines de manière à lui enseigner le chemin vers la libération, à elle ainsi qu’à l’assemblée des dieux des divers séjours de cette destinée.
Ce stoupa représente le retour du Bouddha sur le continent du Jambosier afin d’y poursuivre son enseignement. Les escaliers dans les quatre directions du stoupa symbolisent sa descente parmi les êtres humains.

Le stoupa de la réconciliation  དགེ་འདུན་གྱི་དབྱེན་བསྡུམ་མཆོད་རྟེན།

Le stoupa de la réconciliation དགེ་འདུན་གྱི་དབྱེན་བསྡུམ་མཆོད་རྟེན།

Ce stoupa symbolise la réconciliation de la communauté monastique après une division interne causée par Devadatta, à Rajagriha. Ce dernier, par jalousie, avait convaincu des moines de quitter la communauté du Bouddha afin d’en fonder une autre sous sa propre direction. À la demande du Bouddha, ses disciples Maudgalyayana et Shariputra sont allés à la rencontre des moines et ont clarifié leur confusion, ce qui a permis de mettre un terme à la division et d’unir de nouveau la communauté.

Le stoupa de la victoire complète  རྣམ་རྒྱལ་མཆོད་རྟེན།

Le stoupa de la victoire complète རྣམ་རྒྱལ་མཆོད་རྟེན།

Ce stoupa commémore l’habileté du Bouddha à contrôler sa longévité. À Vaishali (ou à Nalanda selon les sources), celui-ci a annoncé à Ananda, son disciple proche, qu’il quitterait ce monde trois mois plus tard. Ce stoupa s’appelle donc le stoupa de la victoire complète sur la mort.

Le stoupa du parinirvana  མྱང་འདས་མཆོད་རྟེན།

Le stoupa du parinirvana མྱང་འདས་མཆོད་རྟེན།

Ce stoupa marque le décès du Bouddha. Le Bouddha est tombé malade alors qu’il était en chemin vers Kushinagar. Sachant le moment de son départ proche, il a demandé à Ananda de lui préparer un endroit pour mourir. Couché sur le côté droit, dans un état de profonde méditation, il a quitté notre monde pour entrer en parinirvana après avoir énoncé son dernier enseignement à ses disciples rassemblés autour de lui :
« Moines, n’oubliez jamais : tous les phénomènes conditionnés sont impermanents. »

Sources de cet article et lectures sur la vie du Bouddha :
  • Bays G. [trad.]. The Voice of the Buddha, the Lalitavistara Sūtra. Berkeley : Dharma Publishing, 1983.
  • Rachet G. Lalitâvistara, Vie et doctrine du Bouddha tibétain. Paris : éditions Sand, 1996.
  • Taranatha. Le Soleil de la confiance. Saint-Léon-sur-Vézère : Padmakara, 2003.
  • Tarthang Tulku. The Stupa Sacred Symbol of Enlightenment, Crystal Mirror Series vol.12. Berkeley : Dharma Publishing, 1997.
  • Thich Nhat Hanh. Sur les traces de Siddharta. Paris : éditions Pocket, 1998.
  • Thich Nhat Hanh. Sur les traces de Siddharta. Paris : éditions JC Lattès, 1996.

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